Qu’on le veuille ou non, que l’on préfère Clinton à Trump, Obama à McCain, Bush à Gore, que l’on soit admiratif des prouesses historiques du pays de l’Oncle Sam ou que l’on soit adepte de l’anti-américanisme le plus primaire, réfuter que le destin du monde pendant les prochaines décennies dépendra en grande partie de la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique serait un élan de mauvaise foi et la manifestation d’un déni remarquable.
Mais comment cette jeune nation minée par les guerres internes s’est affranchie de la colonisation dès le 18e siècle, pour entamer une ascension fulgurante jusqu’à atteindre, sans le quitter, le sommet de la pyramide économique, politique et culturelle du monde moderne ? Un voyage aux Etats-Unis vous fournira très certainement quelques éléments de réponse ! Passer ses vacances en Amérique du Nord, c’est sans doute plonger tête la première dans la plus grande success story du monde moderne, où la prospérité économique donne le La à un brassage ethnique remarquable, sous fond d’un incessant barnum culturel et d’un appétit vorace à tisser chaque jour les contours scientifiques et technologiques du monde de demain.
Quels sont les atouts touristiques du pays de l’Oncle Sam ? La question serait plutôt de savoir quels sont ses contretemps, car avec l’immensité de ses contrées, l’incroyable variété de ses paysages, le patrimoine architectural préservé de certains de ses Etats et le dynamisme incommensurable des différentes facettes de sa culture, le pays est un kaléidoscope géant qui nécessitera sans doute toute une vie pour être appréhendé. Plus qu’une puissance mondiale, les Etats-Unis sont la terre promise pour les aficionados des escapades au littoral, des incursions urbaines, des envolées montagnardes, des virées nocturnes ou des mélodies entraînantes d’un jazz lancinant.
Aperçu de l’économie des Etats-Unis
A l’aube du 20e siècle, l’Amérique se transforme… L’alcool fait la fortune de la mafia, des millions d’immigrés partent sur les routes pour tenter d’échapper à la pauvreté la plus extrême et des violences éclatent un peu partout…
Pourtant, le pays va devenir en quelques décennies l’un des plus riches du monde. L’année 1900 marque le début d’un grand boom de la consommation et de l’émergence des prémices d’une économie prospère et pérenne outre-Atlantique. En toile de fond : la découverte du pétrole dans les sous-sols du Texas. Ce sera l’or noir, l’énergie du siècle, celle qui tracera les contours des Etats-Unis du futur.
Le Texas est un territoire vaste et sauvage, plus proche du Far Ouest que du monde moderne. C’est là que vivent les frères Hamill : l’un est un ancien éleveur de bovins, l’autre est un ancien vendeur. Ils représentent alors un nouveau type de pionniers : les producteurs de pétrole jeunes, ambitieux et décidés à concrétiser le rêve américain à tout prix. Les débuts de la prospection étaient éprouvants, mais les plus assidus ne tarderont pas multiplier les découvertes pétrolières. Jamais une exploration souterraine n’aura généré autant d’argent dans l’histoire de l’Humanité. Aujourd’hui, les Etats-Unis s’imposent comme le premier producteur mondial de pétrole (bien que certaines sources évoquent un coude à coude avec l’Arabie Saoudite et la Russie) et le premier producteur mondial de gaz naturel, de produits pétroliers, d’électricité nucléaire, éolienne, géothermique et à base de biomasse. Ces atouts énergétiques concourent largement à propulser le pays en première puissance économique mondiale.
L’économie des Etats-Unis est la première à être passée délibérément, agressivement selon certains, à une économie de services, spécialisée dans la haute technologie, mais aussi dans les biens culturels ou encore la recherche scientifique dans les domaines de la biotechnologie, les technologies de l’information et de la communication et la nanotechnologie, souvent rassemblées sous la bannière des « technologies du futur ». La Californie à elle seule se classerait huitième au monde en termes de PIB si elle était indépendante.
Avec un taux de croissance soutenu, une inflation maîtrisée, un indice de développement humain très élevé et un rayonnement culturel inégalé dans l’histoire, les USA sont, malgré le scepticisme de certains analystes, la locomotive politique et économique du monde depuis les années 1870, grâce à l’essor de secteurs variés comme la chimie, l’informatique, l’aérospatial, la santé, les biotechnologies et les industries de l’armement. C’est précisément cette dernière filière qui donnera une longueur d’avance au pays lors des deux conflits armés majeurs du 20e siècle. Aujourd’hui, l’économie est de type postindustriel qui fait la part belle au secteur tertiaire, porté par la grande distribution, les services financiers, la bancassurance, la production cinématographique et le tourisme. Le tertiaire contribue à plus de 75% du PIB.
Naturellement, l’hégémonie économique du pays aux 50 Etats n’est pas seulement l’œuvre de l’abnégation d’un peuple hétérogène et cosmopolite. L’immensité du territoire qui s’étend sur 9,6 millions de km² (3e mondial), la croissance démographique, les ressources minières et agricoles et la situation géographique privilégiée entre les deux grands océans de la planète ont sans doute été des facteurs décisifs.
Le Far West : la touche aventurière de votre séjour aux Etats-Unis
L’Ouest des Etats-Unis rassemble des contrées mythiques aux paysages naturels grandioses. En Utah, d’étranges formations rocheuses côtoient de vastes plateaux et de profonds Canyons. Il y a des millions d’années, les dinosaures régnaient sur la région. L’homme, quant à lui, a eu du mal à s’y faire une place. Les premiers à s’y risquer furent les Indiens, puis sont venus les pionniers blancs. Mais ce sont les abeilles qui butinent par millions autour du grand lac salé de Salt Lake City qui forment la population la plus nombreuse. Leur miel est d’ailleurs l’un des rares douceurs que l’on peut tirer de cette nature inhospitalière.
Si la durée de votre séjour aux Etats-Unis le permet, arpentez la route qui relie Las Vegas à Salt Lake City, à travers d’interminables déserts et de paysages hors du commun, au creux de Canyons vertigineux et de fabuleux parcs nationaux. Pour la petite histoire, les Mormons ont été les premiers colons à parcourir ce chemin du sud au nord.
40 millions de visiteurs débarquent chaque année dans la capitale du jeu, des mariages et des illusions ; des illusions qui s’envolent aussi vite que le sable sur lequel la cité du vice a été bâtie. Les Mormons sont les premiers à s’y être installés, mais ils ne sont pas restés bien longtemps : ils ont poursuivi leur chemin vers le nord-est pour s’établir en Utah. Les différents musées de la ville vous compteront d’ailleurs les péripéties palpitantes de ces mouvements migratoires. Vos vacances à Las Vegas seront l’occasion de faire un tour aux casinos de Las Vegas Strip et au Fremont Street Experience, d’admirer de curieuses espèces aquatiques au Shark Reef ou encore de vous reposer à la Springs Reserve.
A 4 heures de route via la I-15 N se dresse l’une des plus belles expressions de Dame Nature sur le sol américain. Avec ses 5 000 km² de superficie et son labyrinthe de falaises et de gorges vertigineuses creusées par le fleuve Colorado, le Grand Canyon dans l’Arizona est un incontournable de l’Ouest américain. Ce terrain d’étude privilégié permet d’observer les processus géologiques mis en œuvre dans la formation de la planète. Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979, le site accueille annuellement des milliers de géologues qui le surnomment, à juste titre, la « machine à remonter le temps ». Le Grand Canyon est tellement vaste qu’on le repère depuis l’espace ! Long de 446 km et large de 30 km par endroit pour une profondeur dépassant les 1 600 m, le Grand Canyon concentre les à-pics les plus profonds du monde. Ces falaises s’enfoncent droit dans la croute terrestre : il a fallu moins de 5 millions d’années au fleuve Colorado pour le creuser, exposant ainsi à ciel ouvert les deux milliards d’années d’histoire géologique que compte notre planète.
De l’Etat du Pélican à la capitale du Jazz
Les aficionados des envolées musicales chromatiques du Jazz authentique ne pourront pas se passer de remonter le long du fleuve Mississipi jusqu’à la Nouvelle Orléans. Tout au sud des Etats-Unis, le delta du Mississipi sera le point de départ de votre voyage en Louisiane. Vous remonterez ce fleuve légendaire jusqu’à la capitale du Jazz. A l’intérieur des terres s’étend le pays des plantations, à avec ses champs de cannes à sucre et ses somptueuses demeures. De là, des routes spectaculaires s’enfoncent dans les routes marécageuses. Vous suivrez donc la même route empruntée par les colons français et les milliers d’esclaves qui sont arrivées en Louisiane à travers le sud des Etats-Unis en remontant le Mississipi : la fameuse Ol’ Man River. Au bout de votre voyage, vous rencontrerez peut-être des cow-boys francophones !
Le Mississipi s’est peu à peu déployé comme un géant éventail pour se jeter dans l’Atlantique. D’innombrables espèces d’oiseaux s’y côtoient, dont le plus emblématique est sans doute le pélican. Votre séjour en Louisiane sera l’occasion de prendre des clichés mémorables au milieu d’une faune étonnante. Pour préserver l’équilibre de cet écosystème délicat, les habitants n’hésitent pas à construire des digues et des bancs de sable naturels qui freinent le courant du fleuve, protégeant ainsi la faune et la flore. Au bout de la Highway 23, vous vous élèverez à 45 m au-dessus de la rivière pour atterrir à la Nouvelle Orléans. Au 19e siècle, la ville était avec New York le plus grand melting pot des jeunes Etats-Unis d’Amérique. Aucune autre ville du continent n’a connu un tel brassage entre populations européennes et africaines. Son surnom, The Big Easy (la grande décontractée), rappelle qu’ici, on a toujours été un peu moins à cheval sur les règles qu’ailleurs. La cuisine créole est très imprégnée de la cuisine africaine qui est arrivée avec les esclaves. On y retrouve également les épices et les traditions apportées par les immigrés européens. Les plats sont relevés par des épices et des aromates comme la badiane, le curcuma ou encore les feuilles de curry. Lors de votre séjour en Nouvelle Orléans, vous aurez l’occasion de faire plaisir à vos papilles dans chaque coin de rue ! N’hésitez pas à faire un tour au Vieux carré français de La Nouvelle Orléans, à l’Audubon Zoo, à l’aquarium of the Americas et surtout à la Rue Bourbon où vous taperez du pied au rythme de la musique Jazz.
A l’est des Etats-Unis, New York est une pomme qui se croque à pleines dents
Pendant tout le printemps et l’été 1919, les rues de New York vivent au rythme des parades militaires et des défilés des soldats tout juste de retour des champs de bataille européens. Semaines après semaines, les foules se massent le long des rues pour acclamer les régiments qui se succèdent sur la 5e avenue, sous l’arc de triomphe de la 23e rue, devant l’imposant mémorial de la 42e jusqu’à Madison Avenue, non loin de Central Park.
Aujourd’hui, ces péripéties historiques semblent bien loin et la ville qui a jadis accueilli les soldats américains victorieux voit aujourd’hui défiler les hommes d’affaires, les stars mondiales ou encore les chefs d’Etat du monde entier. Un métissage permanent, un mélange de cultures d’horizon divers : New York est l’illustration la plus éloquente de l’Amérique transnationale. Sorti de la terre à la fin des années 1920 sous la pression de forces culturelles et économiques, l’Empire State Building est sans doute la représentation suprême de la capacité de la ville à forger sa propre destinée. S’élevant alors que le pays sombrait dans la pire dépression de son histoire, il marque un tournant crucial dans la vie de Big Apple.
C’est une des figures les plus connues au monde. Erigée il y a plus d’un siècle sur un îlot de la baie de New York tel un phare éclairant le Nouveau Monde, elle est devenue l’incarnation du rêve de liberté porté par les migrants du monde entier. Le symbole est si fort qu’on en oublie même l’histoire. Qui se souvient que la Statue de la Liberté fut d’abord un cadeau du peuple français à l’Amérique ? Portée par des hommes épris de démocratie, elle fit un objet politique avant d’être une œuvre d’art. L’obstination de son créateur, Auguste Bartholdi, sera le principal facteur de concrétisation de ce projet démesuré. Il dira, « je veux qu’elle soit encore debout sans mille ans ». Sa construction fut si épique qu’elle faillit ne jamais voir le jour. Elle n’aurait pu exister sans cette artiste visionnaire. Profitez de vos vacances à New York pour apprécier la solennité de ce monument qui dépasse son implantation américaine pour s’inscrire éternellement dans l’inconscience populaire…
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