Des espaces immenses, impénétrables… Une nature originelle intacte, peu observée, peu photographiée, peu filmée. Des villages anachroniques, encore ancrés dans la gloire soviétique, aux confins des contrées glacées d’un pays gigantesque, le plus vaste au monde. On y trouve les paysages les plus variés : forêts immenses, déserts arides, montagnes majestueuses et mers intérieures impressionnantes. Longtemps repliée sur elle-même, comme complexée par l’éclatement éclair de l’URSS, la Russie s’ouvre peu à peu au monde pour dévoiler ses merveilles naturelles et architecturales. 31 fois plus grande que la France mais seulement deux fois plus peuplée, la Russie est large de plus de 10 000 km pour une superficie totale de plus de 17 millions de km². C’est accessoirement l’une des plus grandes étendues sauvages du monde. Si on pense d’abord à un séjour en Russie lorsque l’on envisage de passer ses vacances en Europe de l’est, c’est que le pays de Vladimir Poutine est indubitablement une destination tendance qui, en dépit de sa notoriété, reste en dehors des circuits touristiques vus et revus.
Des hordes barbares chevauchant depuis les confins de l’Asie centrale aux navigateurs Vikings remontant les cours des fleuves, tous les peuples fondateurs de la Russie ont été éblouis par son relief, son climat et sa faune. Le long des fleuves, ils ont bâti des cités, des monastères et des églises aux coupoles colorées. Depuis Moscou, les Tsars ont repoussé toujours plus loin les frontières de leur Empire, cerné au nord par les glaces de l’océan arctique, à l’est par la Sibérie, au sud par le redoutable désert de Gobi et les sommets infranchissables de l’Himalaya. C’est donc par simple déduction que les Tsars ont tourné leur regard vers l’ouest, en direction de la mer baltique et de la mer Noire pour offrir à la Russie des portes sur le monde. Dans cette histoire, les fleuves, notamment la Volga, ont joué un rôle essentiel. Durant deux siècles et demi, de Pierre le grand à Joseph Staline, des centaines de milliers de travailleurs, prisonniers pour la plupart, ont élevé des barrages, construit des écluses, percé des canaux et creusé des lacs gigantesques. Les fleuves et les rivières sont progressivement devenus des autoroutes aquatiques reliant entre elles toutes les mers ouvertes de la Russie. Le tronçon le plus spectaculaire et le plus symbolique est sans doute celui qui permet aujourd’hui de relier Moscou à Saint-Pétersbourg. Ce périple sera sans aucun doute un souvenir mémorable de votre séjour en Russie…
Généralités démographiques et économiques sur la Russie
Avec onze fuseaux horaires sur deux continents, la Russie est un pont parfois brutal entre l’est et l’ouest. Le pays abrite plus de 146 millions d’habitants, mais c’est en grande partie un territoire inaccessible et particulièrement inhospitalier. A cheval entre l’Asie du Nord (74,7% de son territoire) et l’Europe, entourée de nombreuses mers et de deux océans, la Russie est en proie à un climat continental qui rend hostile une grande partie de ses terres.
Après l’éclatement de l’URSS en quinze Etats indépendants, la Russie a hérité des trois quarts de la superficie du géant soviétique, mais aussi d’une grande partie de son industrie lourde et de sa production agricole. Le pays assurera par ailleurs la continuité de l’URSS dans les instances internationales. Sur le plan économique, la Russie est la 16e puissance mondiale et fait partie intégrante de ce que l’on appelle les BRICS, sigle réunissant les « grandes puissances émergentes ou en restauration » (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Tirant partie d’un sous-sol aux richesses naturelles abondantes, l’économie russe s’appuie sur les industries extractives : la Russie est le premier producteur et exportateur mondial du gaz naturel, premier producteur mondial de pétrole et sixième producteur mondial de charbon. L’agriculture est également un secteur important bien que miné par l’aridité de l’immense majorité du territoire. La Russie est ainsi le premier producteur mondial d’orge, de framboise et de groseille.
La ville de Moscou concentre à elle seule 22% du PIB russe. La métropole de Saint-Pétersbourg ainsi que certaines régions industrielles (Tatarstan, Samara…) et minières (régions sibériennes) sont les autres contributeurs au PIB russe. Aujourd’hui, la Russie connait une crise économique aigüe à cause de la conjugaison de plusieurs facteurs essentiellement géopolitiques, de la chute des cours de pétroles aux retombées latentes des sanctions européennes.
La Russie affiche un taux d’urbanisation élevé avec 73% de la population vivant en ville. La Russie profonde, aussi connue sous le nom de Gloubinka, est ainsi peu à peu dépouillée de ses habitants. Face à la baisse progressive du taux de natalité qui flirte aujourd’hui dangereusement avec le taux de mortalité (respectivement 13,3 ‰ et 13,1 ‰), le gouvernement russe a décidé d’octroyer un capital maternité d’environ 6 300 € à la naissance du second enfant afin de freiner la diminution de la population. D’un autre côté, les flux migratoires, principalement en provenance des pays de l’ex-URSS, contribuent fortement au redressement de la croissance démographique de la Russie.
Le tourisme en Russie : une 9e place bien méritée !
Avec un peu plus de 32 millions de touristes qui la sillonnent annuellement, principalement dans sa portion occidentale, la Russie est une valeur sûre du tourisme mondial, se permettant le luxe de dépasser avec une avance confortable des contrées pourtant ensoleillées comme le Maroc, le Brésil ou l’Australie. Pour développer l’activité touristique, la Russie peut compter sur un héritage culturel riche ainsi que la large palette de paysages offerts par son immense territoire. Avec 23 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO et des possibilités de trekking sauvage infinies, des vacances en Russie prendront la forme d’un kaléidoscope stimulant !
En 2015, le pays a enregistré une croissance des arrivées de plus de 6,2%, imputée par certains à la dévaluation de la devise nationale qui rend ainsi la destination plutôt bon marché. Plus d’un million de Chinois ont visité la Russie en 2015, et les voyageurs en provenance d’Iran et de Corée du Sud profitent du régime sans visa instauré en 2014 pour sillonner le pays des tsars. Notons que le tourisme intérieur est en progression constante depuis plusieurs années. En 2015, la Russie a enregistré plus de 50 millions de voyages intérieurs pour une hausse de 20% par rapport à l’année précédente. C’est aussi l’une des conséquences de la dévaluation du rouble qui rend les séjours à l’étranger particulièrement chers pour les voyageurs russes. Si la Russie s’impose aujourd’hui comme le 9e pays le plus visité au monde, son industrie touristique, bien que florissante, ne concourt qu’à hauteur de 1,5% au PIB.
Les péripéties urbaines de vos vacances en Russie
C’est en 1918 que Moscou reprend à Saint-Pétersbourg son titre de capitale de la Russie. Staline engage alors des travaux à la hauteur de sa mégalomanie ! En surface, l’emblématique place Rouge et le Kremlin, en dessous, le métro et ses palais souterrains. Sa construction démarre en grandes pompes à l’entre-deux-guerres, en 1935. Avec ses 12 lignes, ses 188 stations et les 7 millions de passagers qu’il transporte quotidiennement, le métro de Moscou est aujourd’hui le 2e en termes de fréquentation derrière celui de Tokyo. Cette prouesse du transport en commun a sans doute participé à ériger Moscou en métropole phare du continent…
Plus grande ville d’Europe, plus grand foyer démographique urbain du Vieux Continent avec plus de 12 millions d’habitants intramuros, Moscou est la ville européenne qui dispose du plus grand budget avec un peu plus de 52 milliards de dollars. Du Kremlin à la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux sur la place Rouge, des Sept Sœurs Staliniennes au monastère de Danilov, les fulgurances historiques, religieuses et culturelles ne manquent pas. Il faut attendre le printemps pour voir Moscou reprendre des couleurs. Le retour du soleil n’illumine pas seulement les toits de la ville, il offre aux habitants comme une nouvelle vie ! La colline des moineaux que domine l’imposante université Lomonosov est un excellent point de départ de votre séjour à Moscou.
C’est la plus éclatante des métropoles de la Baltique. Pierre le Grand en fit la capitale de son Empire. Avec elle, la Russie eut enfin un accès à la mer baltique et jouit d’une belle fenêtre sur l’Europe. En lançant la construction d’une résidence impériale au milieu des marécages de la Neva, Pierre le Grand marqua le début d’une ère nouvelle. S’il fut à l’origine d’importantes réformes dans l’économie, l’administration et l’armée, il eut aussi à cœur la promotion des arts. Pour sa nouvelle ville, il fut venir des architectes d’Italie, et ça se voit ! Votre séjour à Saint-Pétersbourg prendra tour à tour des airs romantiques, insouciants et branchés ! Le soir, des milliers de lumières font scintiller la ville. Dès le début du 19e siècle, plus de 7 000 lampadaires éclairaient déjà les rues… Saint-Pétersbourg est sans aucun doute un passage obligé de votre séjour en Russie. Le Musée de l’Ermitage, la Forteresse Pierre-et-Paul, le Musée d’art contemporain Erarta, l’île Vassilievski ou encore le monastère Saint-Alexandre-Nevski sont quelques-uns de ses nombreux point d’intérêt.
Voyage en Russie : les séjours de l’extrême
Dans le Grand Nord, près du cercle polaire, la banquise brouille les limites entre la terre et l’océan. Nous sommes dans l’Arctique. Le froid règne sur la banquise qui couvre en hiver une surface équivalente à deux fois l’Australie. Les régions arctiques affichent des conditions climatiques extrêmes et exigent des capacités de survie hors du commun. La faune y est à la fois fragile et impressionnante, les paysages à la fois magiques et impitoyables. La flore lutte contre les éléments de la nature.
L’arctique n’est pas vraiment ce qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pense à passer des vacances en Russie, mais le peu de touristes qui s’y aventurent sont unanimes : ça vous change une vie ! Des animaux se sont laborieusement adaptés à la vie sur et sous cette surface de glace instable. Au début du mois de mars, la banquise de la mer blanche commence à se fissurer. C’est le meilleur moment pour observer les phoques du Groenland qui se regroupent par milliers pour mettre bas ; un temps fort de votre séjour en Russie.
La partie asiatique de la fédération de Russie est occupée par une seule et même contrée : la Sibérie. Les animaux sauvages et la nature sont à l’honneur dans cette étendue hostile de plus 13,1 millions de km². Avec un peu moins de 39 millions d’habitants, c’est l’une des régions les moins densément peuplées du monde avec à peine 3 habitants par km². Si vous vous sentez l’âme d’un baroudeur de l’extrême, envisagez un petit séjour en Sibérie pendant votre voyage en Russie. Dans l’imaginaire, la Sibérie est souvent synonyme de grand froid et de neige. Si l’hiver est fidèle à sa réputation avec une épaisse couche de neige qui recouvre cette contrée, certaines régions de Sibérie atteignent des températures supérieures à 27° C pendant le mois de juillet ! Votre séjour en Sibérie sera l’occasion d’observer de drôles de comportements animaliers. Pendant que les corbeaux s’ébrouent dans l’air glacial du matin, les grands loups déambulent, insensibles au froid. Votre aventure en Sibérie sera l’occasion d’admirer le lac Baïkal et les chutes du lac Teletskoïe ou encore de passer une soirée au théâtre d’opéra et de ballet de Novossibirsk.
Dans le sud-ouest, dans la Russie profonde, se niche une région sauvage qui ravira les amateurs du dépaysement le plus marqué. Les montagnes enneigés et les déserts arides cohabitent mais abritent une faune bien spécifique. C’est la grande frontière entre l’Europe et l’Asie : bienvenue au Caucase ! Niché entre la Mer Noire et la Mer Caspienne, le Caucase est aussi grand que la Californie. C’est un patchwork disparate de créatures, de paysages et de climats. Des collines luxuriantes et des prairies alpines, des marées salantes arides et des dunes de sable miniatures, dominées par des montagnes redoutables… Les paysages du Caucase rivaliseront avec n’importe quelle autre région du monde. Dans les montagnes verdoyantes du Nord, vous découvrirez un animal peu commun, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Si vous arrivez à prendre le chamois caucasien en photo, c’est que vos vacances dans le Caucase auront été une éclatante réussite !