Il est des contrées éloignées, exotiques, que l’on jurerait œuvres du génie d’un artiste dans une nuit inspirée… Nous allons vous conter aujourd’hui l’histoire d’une terre qui vaut bien un petit jour d’avion ! Avant d’être cette destination d’exception, prisée par les globe-trotters et les aficionados du dépaysement au naturel partout dans le monde, l’Australie est restée méconnue de l’Occident pendant plusieurs siècles…
Jusqu’au début du 16e siècle, l’existence même de l’océan Pacifique était inconnue des Européens. Pendant longtemps, navigateurs espagnols, portugais, puis anglais, français ou hollandais découvrent à chacun de leur voyage une île ou un archipel parmi les centaines éparpillés dans l’immensité pacifique. Ce n’est qu’en 1770 que James Cook révèle au monde occidental de l’Australie, ou la Terra Australis… Les colonisateurs anglais la considèreront comme une terra nullius, littéralement une terre n’appartenant à personne, jusqu’à l’arrivée des Blancs. Pourtant, l’Australie est, depuis plus de 30 000 ans, la terre des aborigènes.
Située entièrement dans l’hémisphère sud, bordée à l’est par l’océan Pacifique et à l’ouest par l’océan Indien, véritable île continent de près de 8 millions de km², l’Australie est constituée de six Etats et de territoires autonomes. Depuis 1770 et le fameux voyage de Cook, la colonie anglaise d’Australie demeure embryonnaire. C’est en fait la déclaration d’indépendance américaine qui va marquer le début de son expansion. La déportation des condamnés vers l’Amérique devenant impossible, c’est vers l’Australie que mettent le cap les onze navires de la première flotte. En janvier 1788, ils arrivent en vue d’une baie magnifique… Les soldats anglais y débarquent 750 bagnards, qui ne sont autres que les fondateurs de la future… Sydney !
Il y a les vacances, il y a les vacances en Océanie et puis il y a les vacances en Australie ! Au cours de notre croisière, nous logerons les côtes du Queensland au bord de la grande barrière de corail. Nous irons ensuite jusqu’à Darwin, la capitale des territoires du nord. Mais c’est dans la province de la Nouvelle Galles du Sud, et plus précisément à Sydney que commencera tout séjour en Australie…
Le Point sur l’Economie de l’Australie
Depuis l’Europe de l’Ouest, il vous faudra 24 heures d’avion et 10 heures de décalage horaire pour fouler sol de Sydney. S’il a longtemps entravé le développement du pays, cet isolement relatif n’aura pas suffi à neutraliser les ambitions des Australiens, lorsque la conjoncture internationale menaçait les contrées les plus prospères… Si la crise mondiale n’a pas épargné l’Australie, les fondamentaux de son économie restent tous au vert : un taux de chômage ridicule, 18 ans de croissance sans interruption ainsi qu’une dette publique quasiment inexistante. Avec, en prime, un littoral 29 196 km² (7e mondial), une faune époustouflante et une population foncièrement optimiste sur son avenir, il y a de quoi être jaloux…
S’agit-il d’un mirage ? Tout ce n’est-il pas un peu trop beau pour être vrai ? L’Australie est-elle vraiment le pays de la chance, comme de plaisent à la surnommer les analystes des grands cabinets de conseil ?
L’Australie est la plus grande île au monde… En fait, elle est grande comme 15 fois la France, ou encore comme deux Unions Européennes ! Il y a plus de distance entre Perth et Sydney qu’entre Brest et Istanbul, et Darwin est plus éloignée de Melbourne qu’Oslo de Syrakuse. Les richesses naturelles du pays sont exceptionnelles. L’Australie collectionne les records : premières réserves mondiales d’uranium, premier producteur mondial de bauxite, premier exportateur mondial de charbon et de fer, premier producteur de diamants au monde, troisième pour l’or, le nickel, le plomb et le zinc. Mais l’Australie est aussi un vaste pays agricole : c’est l’un des premiers exportateurs mondiaux de laine, de viande, de blé et de coton.
Ce territoire immense est en grande partie couvert par un vaste désert. La population de 21 millions d’habitants se trouve dans ses trois quarts concentrées dans les grandes villes côtières, comme Brisbane, Sydney, Melbourne, Adélaïde et Perth. Aujourd’hui encore, et comme au 19e siècle, des gisements sont découverts.
Le Outback australien est l’un des sous-sols les plus riches au monde. Pour s’y rendre, il faut partir de bonne heure, car à 7 heures du matin, le thermomètre est déjà monté à 35°C… Le Pilbara est une des régions les plus inhospitalières d’Australie. Elle a pourtant fait de nombreux milliardaires. Ecrasée par la chaleur, il y fait régulièrement 45°C à l’ombre ! Si vous êtes en vacances en Australie, ne manquez pas de la survoler en hélicoptère, frissons garantis !
Le Pilbara est aussi grand que la France, pour à peine 40 000 habitants, dont une grande majorité travaille dans les mines géantes à ciel ouvert, notamment dans ce qu’ils appellent « le dos de la baleine », la plus grande mine de fer de la planète. Vus du ciel, les camions et les grues ressemblent à des jouets. Pourtant, ils sont hauts comme des immeubles de trois étages ! Ici, on ne lésine pas sur les moyens pour creuser chaque jour un peu plus profond et, s’il le faut, à grand renfort d’explosifs. 20% de la production mondiale du fer sort du Pilbara. Le minerai est par la suite transporté dans les côtes à bord de trains interminables, qui atteignent parfois la longueur vertigineuse de 3 km. Admirer ces chantiers impressionnants d’en haut sera assurément un des nombreux temps forts de votre séjour en Australie.
En somme, l’économie australienne offre à ses citoyens un niveau de vie parmi les plus élevés au monde, tirant profit d’une culture post-industrielle de grande envergure, d’un sous-sol des plus dotés au monde, mais aussi d’un secteur touristique de premier choix. Alors, l’Australie est-elle vraiment le pays de la chance ? Peut-être. En tout cas, on peut être sûrs qu’elle est née sous une bonne étoile…
Tourisme en Australie : un secteur imposant mais qui peut faire mieux
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Australie n’est pas vraiment un mastodonte du tourisme mondial… Du moins, pas dans le sens communément admis par les professionnels. En effet, avec moins de 7 millions de visiteurs étrangers accueillis chaque année, le pays des kangourous fait beaucoup moins que des pays pourtant moins ensoleillés, comme la Bulgarie, la Belgique ou encore la Suisse. Conscient des chiffres quelque peu décevants pour un pays si choyé par Dame Nature, le gouvernement australien considère désormais le tourisme comme une des cinq priorités d’investissement. Cette orientation s’est notamment matérialisée par la vision « Tourism 2020 », qui entend faire du marché asiatique son principal cheval de bataille. Il s’agira aussi de doper des infrastructures déjà probantes, et enfin de mettre en place des plateformes digitales inclusives et à la pointe de la technologie, notamment dans le dessein de contrer les tergiversions bureaucratiques et les lenteurs administratives qui peuvent parfois décourager.
Si l’Australie n’est pas un champion des arrivées, le pays engrange les recettes et se classe 8e en ce sens avec plus de 23 milliards de dollars dépensés annuellement par les touristes étrangers, soit plus que des destinations comme le Brésil, l’Italie ou encore l’Espagne. La répartition des dépenses des touristes en fonction de leur nationalité met bien en exergue les orientations stratégiques du ministère du Tourisme. Ainsi, les touristes les plus lucratifs sont les Chinois, qui ont déboursé en 2013 plus de 4,8 milliards de dollars, soit 17% des dépenses cumulées. Les Britanniques et les Américains ferment logiquement le podium avec respectivement 12% et 9% des dépenses totales.
N’oubliez pas que pour vous rendre en Australie, vous aurez besoin d’une autorisation de voyage (ou ETA Australie) si vous prévoyez de rester au pays des kangourous plus de 3 mois.
Sydney : un passé de bagne, un présent cosmopolite prospère
Nous vous proposons à présent un aperçu historique en préambule de votre séjour à Sydney, ou Emerald City, comme se plaît à la surnommer certains de ses habitants. La ville fut fondée par des prisonniers anglais dès 1788, soit plus de 18 ans après la découverte de l’île continent… Deux siècles plus tard, la colonie pénitentiaire est une cité de 4 millions d’habitants, qui exprime son identité au travers de deux symboles nés du mariage de l’attrait naturel de la mer et des prouesses de l’architecture locale. Il a fallu des années pour que l’on donne le feu vert à la réalisation des deux monuments phares de cette ville cosmopolite. L’opéra house est bien plus qu’une salle de spectacle, et le Harbour Bridge est bien plus qu’un simple pont suspendu… La douleur de l’accouchement de ces monuments donne encore plus de valeur à ces deux enfants de l’architecture coloniale.
A partir de 1788, le flot de déportés en provenance des geôles londoniennes ne cesse de grossir. Ignorant tout de la vie épouvantable que partagent soldats et bagnards, comme du sort tragique réservé aux aborigènes, les peintures de cette époque évoquent les « bons sauvages » et la vie harmonieuse sur la nouvelle colonie. Vous pourrez d’ailleurs admirer les plus belles pièces de cet art propagandiste à l’occasion d’un séjour à Sydney, notamment dans le Musée National de la rue Phillip St & Bridge.
N’opposant qu’une faible résistance aux premiers arrivants britanniques, les aborigènes, estimés à quelque 300 000 à la fin du 18e siècle, sont rapidement menacés d’extinction à cause de leur inexpérience dans le combat. Considérés comme des êtres « inférieurs » et « primitifs », ils sont chassés de leurs terres, décimés par la maladie ou massacrés par des colons sans pitié. Malgré la résistance de quelques-uns de ses membres, la tribu Eora qui occupait le site de Sydney Cove (crique dans la mer de Tasmanie, un incontournable des séjours en Australie), cède la place au premier point de peuplement : les Rocks.
Les bâtisses coloniales et les entrepôts de ce quartier autrefois malfamé, où vivaient anciens forçats, pêcheurs de baleine ou prostitués, ont été réhabilitées et transformées en restaurants ou magasins destinés au tourisme. En flânant depuis Harbour Bridge, ce pont métallique construit en 1932 que les habitants de Sydney surnomment familièrement le vieux porte-manteau, l’alignement des maisons coloniales des Rocks vous conduira à l’élégant building de verre du quartier de Circular Quay. A deux pas de la gare maritime d’où partent les ferries, vous pourrez constater le dynamisme culturel et la créativité particulièrement exacerbée des artistes locaux dans l’ancien bâtiment des douanes transformés depuis quelques années en lieu d’exposition.
Australie : focus sur les immanquables
Avant d’énumérer certains des hauts lieux du tourisme en Australie, attardons-nous un moment sur les incitations administratives qui vous faciliteront la vie avant de fouler le pays. Le visa Vacances-Travail en est certainement l’instrument le plus emblématique. Ce document permet en effet à des jeunes âgés de 18 à 30 ans d’effectuer un séjour en Australie d’une durée comprise entre un et douze mois (renouvelable 1 fois sous conditions), avec la possibilité de travailler afin de financer son voyage.
Si Sydney reste le fleuron du tourisme en Australie, avec des incontournables de premier choix comme l’Opera House, le Harbour Bridge, les plages de Bondi, Bronte et Coogee ou encore la baie de Watsons, l’île continent est une véritable mosaïque de paysages gorgés de soleil… Ainsi, appréciez un périple des plus trépidants, de Cairns à Sydney, en passant par certaines des îles les plus paradisiaques au monde, avec entre autres, trois jours de voile ponctués de sessions palpitantes de plongées sous-marines pour admirer la curiosité de la faune aquatique. Vous pourrez par la suite vous rendre à Brisbane pour y admirer les Koalas au Lone Pine Koala Sanctuary et les chutes d’eau de Mount Coot-tha, ou encore aux Montagnes Bleues en Nouvelle-Galles, à environ 100 km à l’ouest de Sydney. Les amateurs des épopées « continentales » seront plutôt par la route du centre qui relie Adélaïde à Alice Springs, où une contrée aride et un désert rouge les attend pour des escapades des plus dépaysantes. De là, les plus baroudeurs pourront rallier l’impressionnant inselberg en grès d’Uluru, aussi connu sous son patronyme anglais d’Ayers Rock, à quatre heures de route à partir d’Alice Springs. Sans oublier la cote ouest où, sortis de Perth, vous vous retrouverez dans une région immense et proche du désertique au nord, et de climat méditerranéen au sud.
Il n’y a qu’un pays au monde où l’on puisse croiser ces silhouettes. L’Australie a choisi comme emblème un animal bien singulier, le plus grand des marsupiaux ! On ne présente plus le kangourou… Une petite précision s’impose toutefois : lors de vos vacances en Australie, vous allez surtout croiser le kangourou roux. En l’observant de près, vous allez aisément comprendre l’étonnement des premiers explorateurs découvrant cette créature. « Un lévrier qui bondit comme un lièvre », s’étonna Cook, premier explorateur occidental de l’Australie. Lorsqu’il demanda le nom de la bête à un aborigène, celui-ci répondit « Kangourou », soit littéralement, « je ne comprends pas ». Voilà, on ne pouvait pas consacrer tout un article au tourisme en Australie sans évoquer le kangourou !
Plus qu’une destination de rêve, l’Australie est une véritable invitation au rêve, qui mêle savamment des infrastructures de premier choix à un relief naturel sans pareil.
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