L’état des lieux de la réglementation de la cigarette électronique dans le monde
Décidément, la cigarette électronique tient son année noire. En 2019, et par un impressionnant effet domino, de nombreux pays se sont prononcés en faveur de l’interdiction du vapotage dans l’espace public. Il faut dire que l’influence de l’administration américaine a joué un rôle déterminant. Certains pays sont même allé jusqu’à interdire la production et l’importation de tout matériel ou accessoire destiné à équiper la cigarette électronique. Les voyageurs sont donc appelés à la prudence pour ne pas enfreindre les lois en vigueur dans les pays de destination en matière de vapotage… surtout que l’Hexagone se montre pour l’heure prudent, sans plus, mais la donne pourrait changer.
Les Etats-Unis et « l’Electronic cigarette bashing »
C’est simple : même avec des sujets brulants comme les menaces de destitution du président Trump ainsi que le rappel des troupes engagées dans le bourbier syrien, la cigarette électronique n’a pas quitté les journaux télévisés outre-Atlantique de tout l’été. Selon une brève relayée par Reuters, 37 personnes seraient mortes aux Etats-Unis des suites de maladies respiratoires mystérieuses que l’administration américaine estime « directement liées au vapotage ». De son côté, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies rajoute une couche : 1 800 personnes souffriraient de graves troubles pulmonaires « vraisemblablement liés au vapotage ».
Certains s’interrogent sur la véracité de ces rapports, tandis que d’autres pointent du doigt des utilisateurs irresponsables qui mélangeraient des drogues et autres substances illicites au e-liquide. Quoi qu’il en soit, le pays a retiré les e-cigarettes aromatisées des rayons. L’interdiction inclut également les arômes de menthe et de menthol, de bonbon, de fruits, d’alcool et d’autres saveurs.
Le Royaume-Uni limite la concentration des e-liquides
Les autorités britanniques n’interdisent pas le vapotage mais limitent la concentration des e-liquides et la taille de leurs contenants. Les liquides dont la teneur en nicotine est supérieure à 20 mg/ml ont été interdits, tandis que les contenants d’e-liquide sont désormais limités à 10 ml, au maximum (comme en France et dans certains pays de l’UE).
Les restrictions portent également sur la communication et la publicité. Les fabricants ne peuvent en aucun cas prétendre que leurs produits sont plus sûrs que les cigarettes traditionnelles, même si « Public Health England » un organisme gouvernemental, a déclaré que le vapotage est 95% plus sûr que le tabac.
En France : 1,8 million de vapoteurs, mais ventes en recul
Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, la France ne connait pas un emballement médiatique au sujet de la cigarette électronique, même si les ventes reculent face à cette mauvaise publicité.
La filière poursuit tout de même son développement avec l’apparition de nouvelles marques françaises proposant des liquides rigoureusement testés (comme l’Alfaliquid) et des accessoires pour produire soi-même son liquide pour cigarette électronique. Aujourd’hui, la France est le troisième marché mondial de la cigarette électronique après les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Le Japon : la nicotine « liquide » est formellement interdite
L’interdiction pure et dure de la nicotine liquide au Japon a incité les fabricants à se tourner plutôt vers le tabac chauffé. D’ailleurs, le Japon représente plus de 90% du marché mondial de ce type de tabac, pour un marché de quelque 5 milliards de dollars. Cette catégorie représente environ un quart des ventes totales de tabac au Japon.
La Chine : sur les pas de l’Europe
Le gouvernement chinois a lancé des campagnes antitabac dans le but d’améliorer la santé publique. Début 2019, géant asiatique a publié une étude plutôt en faveur des cigarettes électroniques, ce qui laisse présager une législation à l’européenne. Avec plus de 300 millions de fumeurs, la Chine est le plus grand marché de tabac au monde.
L’Australie : une tolérance limitée
Le pays permet aux adultes d’acheter des produits de cigarette électronique qui ne contiennent pas de nicotine, mais a interdit les produits qui contiennent ce produit chimique depuis la Loi de 1984 sur les substances contrôlées. La possession ou l’utilisation de nicotine dans les e-cigarettes sans autorisation est également illégale et la vente d’e-cigarettes non-nicotinées est également prohibée dans certains États.
Le Mexique interdit les produits « qui ressemblent à du tabac »
Ce pays d’Amérique latine, qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, est l’un des 15 pays du monde qui souffrent le plus de maladies liées au tabac, interdit la vente, la distribution et la fabrication de tout produit qui ressemble à un produit du tabac, y compris les cigarettes électroniques contenant de la nicotine.
La Thaïlande interdit l’usage des cigarettes électroniques depuis 2014
Le pays asiatique interdit la vente et l’utilisation des e-cigarettes depuis 2014 pour des raisons de santé. Le gouvernement a d’ailleurs réitéré sa crainte de voir la cigarette électronique faire le pont entre les jeunes et le tabac. Étant l’un des pays les plus visités au monde, la Thaïlande connait régulièrement des incidents sans gravité entre les touristes vapoteurs et les autorités locales. Rappelons que les touristes vapoteurs peuvent s’exposer à de lourdes
amendes.
Singapour : interdiction formelle de fumer et de vapoter
La vente de cigarettes électroniques, considérées comme un produit du tabac, est interdite dans la ville-État en vertu de sa Loi sur le tabac, qui interdit également la vente et la publicité de ces produits, y compris les cigares, les cigarettes et les produits à mâcher.
Le Brésil : l’interdiction par prudence depuis 2009
Les produits de vapotage et les e-cigarettes sont interdits depuis 2009 en raison du manque de preuves concernant les propriétés thérapeutiques et l’innocuité présumées de ces produits.
L’Inde : le dernier pays à interdire la cigarette électronique
Après la Thaïlande, c’est au tour de l’Inde d’interdire la vente de cigarettes électroniques, privant la filière de son plus grand marché (en population). L’interdiction, qui couvre également la production, l’importation et la publicité des e-cigarettes, impactera donc le quotidien de plus de 106 millions de fumeurs qui auraient peut-être pu motiver l’arrêt tabagique par le vapotage.