En dehors de l’espace Schengen, les procédures de demande de visa oscillent entre la fluidité des e-Visa et la bureaucratie la plus anachronique de certaines contrées qui continuent d’exiger des extraits d’état civil, la légalisation des documents, etc. Si l’on se dirige de plus en plus vers une relation dématérialisée entre le voyageur et les services consulaires, il peut arriver que vous ayez encore besoin de prendre rendez-vous avec un représentant de l’ambassade du pays ciblé. Heureusement, les ressortissants français bénéficient d’un certain nombre de facilités lorsqu’ils ne sont pas tout simplement exemptés de la demande de visa touristique pour un court séjour. Nous vous proposons de passer en revue les procédures en vigueur dans les destinations les plus prisées par les Français.
Visa Chine : délivré au terme de 5 à 7 jours ouvrables
Il faut distinguer entre les procédures de demande de visa touristique pour voyager en Chine continentale et celles pour se rendre à Hong Kong et Macao, les deux régions administratives spéciales de la République Populaire de Chine. Les ressortissants français doivent formuler une demande de visa en ligne au consulat de Chine (la demande de visa par voie postale n’est pas acceptée). Le formulaire à remplir est somme toute assez classique avec les formalités habituelles, et il faut compter entre 5 et 7 jours ouvrables pour décrocher le précieux sésame pour peu que votre dossier soit complet. Une fois votre e-visa en poche, vous disposer de trois mois pour vous rendre en Chine pour un séjour de 30 jours maximum. Depuis quelques années, les Français peuvent bénéficier d’une exemption de visa pour un transit inférieur à 72 heures selon certaines conditions. Notons que les Français peuvent se rendre à Hong Kong sans visa pour un séjour de 90 jours, mais qu’un visa sera nécessaire pour se rendre en Chine continentale à partir de Hong Kong.
Visa USA : tout passe par l’ESTA
Depuis le 12 janvier 2009, l’ESTA revêt un caractère obligatoire pour certaines nationalités exemptées du visa américain dans son sens classique. En effet, l’Electronic System for Travel Authorization (connu également sous les noms Visa Esta ou ESTA) vise à faciliter le séjour aux Etats-Unis pour les Français notamment, mais aussi les Suisses, les Belges ainsi qu’une quarantaine d’autres nationalités. Il s’agit donc de remplir le formulaire ESTA en se connectant sur le site officiel du programme, ou alors de faire appel à un prestataire privé qui vous fournira un service plus étoffé avec une assistance poussée. Dans tous les cas, vous n’aurez pas à vous rendre à l’ambassade américaine ou au consulat comme il était coutume pour obtenir un visa USA. Une fois votre autorisation ESTA en poche, vous pourrez séjourner aux USA pendant 90 jours maximum.
Visa Canada : tout passe par l’AVE
De par la proximité culturelle et linguistique qui lie la France au Canada et plus particulièrement à la région du Québec, le pays du caribou est une destination très prisée par les touristes français. Le pendant canadien de l’ESTA s’appelle l’AVE, acronyme de « Autorisation de Voyage Electronique », et revêt un caractère obligatoire pour les ressortissants des pays concernés par l’exemption de demande de visa pour le Canada. Simple, rapide et relativement abordable (4,8 €), le processus de demande de l’AVE (appelé à tort visa AVE) se fait sur le site officiel AVE et ne nécessite aucun déplacement physique. Il est également possible de passer par un prestataire privé qui vous proposera généralement un service plus complet. Notons que les citoyens américains ainsi que les personnes qui disposent d’un visa touristique sont exemptés de l’obligation de l’autorisation AVE.
Visa Australie : ETA, eVisitor et le Tourist Visa…
Il subsiste une certaine confusion au sujet du visa Australie. En effet, vous avez le choix entre plusieurs procédures pour vous rendre en Australie dans le cadre d’un séjour touristique : l’ETA, l’eVisitor et le Tourist Visa. En réalité, cela dépendra de la durée de votre séjour et de l’objectif de votre voyage en Australie. L’eVisitor et l’ETA (Electronic Travel Authority) ne durent que 3 mois, alors que le Tourist Visa peut couvrir une période maximale de 12 mois. D’un autre côté, l’ETA et le Tourist Visa ne prévoient que des activités de type touristique (et éventuellement de rendre visite à des proches), contrairement à l’eVisitor qui permet de faire des affaires sous certaines conditions. Si vous avez un casier judiciaire, vous ne pourrez passer que par la procédure Tourist Visa. Bien que les 3 visas soient légalement compatibles avec des entrées et sorties dans le territoire australien, le gouvernement précise bien que ce n’est pas l’objet premier de l’eVisitor et de l’ETA. En définitive et selon les retours d’expérience, cela dépend en grande partie de l’agent qui traitera votre cas une fois sur place.
Visa Cuba : profiter de l’ouverture de la perle des Caraïbes
Plutôt qu’un visa d’entrée, les autorités cubaines exigent une « carte touristique » nominative pour chaque personne désirant se rendre à Cuba pour un séjour touristique (y compris les enfants, même s’ils figurent sur le passeport de leurs parents). Valable 6 mois à partir de sa date de délivrance, la carte touristique Cuba ouvre droit à un séjour de 30 jours au maximum, qui pourra être prolongé une seule fois de 30 jours supplémentaires sur place. Les autorités cubaines exigent depuis 2010 une attestation d’assurance voyage (rapatriement notamment). La carte touristique Cuba peut être retirée du consulat de Cuba pour 25 € par personne (payable en espèces uniquement). Notez que ces directives peuvent changer à tout moment, à fortiori dans le contexte actuel où Cuba s’ouvre sur le monde après son rapprochement avec les Etats-Unis et la levée progressive de l’embargo.
Visa Russie : la bureaucratie dans toute sa splendeur
Pour les ressortissants de l’Union Européenne, le degré de complexité des procédures pour se rendre en Russie varie le plus souvent au gré de l’état des relations politiques et de la conjoncture géopolitique. Le visa est obligatoire pour les ressortissants de l’UE, et depuis 2012, les demandes de visa ne sont plus traitées directement par le consulat mais par les centres de visas pour la Russie (VHS en France). Aussi, l’obtention du visa Russie est désormais conditionnée par la réception préalable d’une invitation (le fameux voucher) de la part d’une agence de voyages russe, d’une auberge de jeunesse ou de toute organisation immatriculée au registre du commerce russe. L’invitation d’une personne résidant en Russie n’est donc plus suffisante. Dans la majorité des cas, c’est la réservation à l’hôtel qui fait office de voucher. Le délai de la délivrance d’un visa touriste est généralement de 10 jours ouvrables, mais il est possible d’enclencher la procédure du « visa en urgence » (3 jours) pour deux fois le coût normal (70 € contre 35 € pour la procédure standard). Le visa touristique ouvre droit à un séjour de 10 jours.
Visa Vietnam : exemption pour les Français jusqu’au 30 juin 2017
En contribuant de près de 5% à son PIB, le tourisme est un pilier vital de l’économie du Vietnam, et le pays compte bien capitaliser sur ses atouts pour atteindre l’objectif ambitieux de 15 millions de touristes à l’horizon 2020. Pour ce faire, les procédures ont été simplifiées au maximum et les ressortissants français peuvent voyager au Vietnam sans visa jusqu’au 30 juin 2017 à condition de quitter le Vietnam après 15 jours (et 14 nuits). Si vous souhaitez séjourner au Vietnam pour une période dépassant les 15 jours, vous devez absolument disposer d’un visa touriste qui ouvre droit à un séjour d’un mois (avec entrée unique ou multiple) ou 3 mois avec entrée unique. Attention : le visa tourisme Vietnam est accompagné d’une date d’arrivée précise. Il n’est pas possible d’arriver avant cette date, mais vous pouvez atterrir après (vous perdrez dans ce cas les jours qui séparent la date indiquée et la date d’arrivée). Il faudra donc temporiser avant d’acheter votre billet d’avion.
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